Paris - Nice

Le sport n'est pas un petit lapin mignon

Par Nicolas Blaise, www.nicolasblaise.fr
Paris-Nice 2014. Étape 2. Rambouillet – Saint-Georges-sur-Baulche (205km), le 10/03/2014.

J'ai un ami qui dit que tricher, vraiment, c'est pas bien. Moi, je suis beaucoup plus mitigé sur la question. J'ai une certaine tendresse pour les fourbes. Ça doit venir de ma culture socialo-mitterrandienne. Et puis quand le sport se met à être vache, la fourberie sonne comme un acte de justice. Depuis hier, Gianni Meersman se casse la binette pour aller grappiller toutes les secondes de bonifications qu'il peut. Il se cachait pas le type. Meersman, à Paris-Nice, il était pas venu pour jouer à la pétanque. Il voulait le général. Moi, un type qui va chercher un Paris-Nice jusque dans les secondes de bonifications, ça me donne presque autant de bonheur qu'un confit de canard dans un cassoulet. Alors, j'étais devenu pour lui. Et là, paf !, à quinze bornes de l'arrivée, le Gianni, maillot jaune virtuel, se prend un grand coup d'épée de Damoclès dans la tête en se ramassant la tronche sur le bitume. Alors, pour revenir, c'est vrai que ça a un peu sucé du pare-choc arrière et joué de la rétro-poussette avec quelques coéquipiers. Forcément, à cause des droits TV, y'a toujours une caméra vendeuse de beurre aux allemands qui s'en vient filmer toutes les preuves accablantes pour les commissaires de course. Meersman prend une minute dix de pénalité. En plus, le pauvre type, même avec ce sprint de quinze kilomètres, il a pas réussi à recoller au peloton. Le sport, parfois, c'est aussi juste qu'un petit lapin mignon écrabouillé sur une autoroute par un quinze tonnes. Devant, c'est Hofland qui a réglé le sprint. Bouhanni conserve le jaune et toutes ses dents.


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